Voici un exemple de séance a priori abordable durant l’année de CE 2 (période 2 ?) :
Un jardinier doit planter 12 rangées de 13 fleurs chacune. Combien de graines doit-il semer pour cela ?
Il s’agit donc de multiplier 12 (rangées) par 13 (fleurs par rangée). Le jardinier décide alors d’organiser les 12 rangées en
- 10 rangées constituées de
- 10 fleurs blanches
- 3 fleurs rouges (cela fait bien 13 fleurs par rangée)
- 2 rangées constituées de
- 10 fleurs rouges
- 3 fleurs blanches (cela fait aussi 13 fleurs par rangée)
Il envisage donc ce motif :
Cela lui permet de mieux dénombrer le nombre total de fleurs, regroupées en
- 10 rangées de 10 fleurs blanches, soit 10×10 fleurs blanches,
- 2 rangées de 3 fleurs blanches, soit 2×3 fleurs blanches en plus,
- 2 rangées de 10 fleurs rouges, soit 2×10 fleurs rouges,
- et 10 rangées de 3 fleurs rouges en plus (soit 10×3 fleurs rouges en plus) :
Pour les 10 rangées de 3, c’est plus compliqué, mais en tournant la figure
on constate que cela revient à 3 rangées de 10 fleurs rouges chacune : 10×3 = 3×10.
Donc le nombre total de fleurs est la somme de ces 4 nombres. Linguistiquement, on utilise l’associativité de la multiplication, selon laquelle
- deux fois trente,
- c’est deux fois trois dizaines, plus précisément deux fois (trois dizaines), donc c’est
- (deux fois trois) dizaines selon l’associativité, donc c’est
- six dizaines, soit
- soixante.
Avec cela, les quatre termes de 12×13 deviennent :
- 10×10, c’est dix dizaines soit une centaine :
centaines | dizaines | unités |
① |
- 2×3, c’est six, comme on peut le vérifier sur le nomogramme si l’apprentissage des tables de multiplication est en cours d’acqusition :
centaines | dizaines | unités |
① | ||
⑥ |
- 2×10, c’est deux dizaines :
centaines | dizaines | unités |
① | ||
⑥ | ||
② |
- 10×3, c’est la même chose que 3×10, soit trois dizaines :
centaines | dizaines | unités |
① | ||
⑥ | ||
② | ||
③ |
Ensuite on peut remplacer les jetons ② et ③ de la colonne des dizaines, par un seul jeton ⑤ dans la même colonne, puisque deux dizaines plus trois dizaines, cela fait cinq dizaines :
centaines | dizaines | unités |
① | ||
⑥ | ||
⑤ |
Comme on ne change pas un nombre par des déplacements verticaux de jetons dans une même colonne, on peut reconnaître le produit comme
centaines | dizaines | unités |
① | ⑤ | ⑥ |
soit « une centaine, cinq dizaines et six unités » qui se résume en « cent cinquante six ».
On remarque que l’abaque de Gerbert ne nécessite pas l’utilisation du chiffre zéro, ni de retenir les retenues.
On remarque également que, puisqu’on ne retient pas les retenues, on peut effectuer les multiplications partielles dans l’ordre qu’on veut, du moment qu’il y a les 4 produits partiels. D’ailleurs commencer par les produits les plus grands, permet de rapidement se faire une idée de l’ordre de grandeur du résultat : on voit dès le début que le produit fait « cent et quelques ».
Par contre, il est nécessaire de commencer par les produits les plus petits (ou par la droite) si on veut effectuer une multiplication posée :
centaines | dizaines | unités |
⑥ | ||
③ | ||
② | ||
① |
Ensuite on peut résumer
- « trois fois deux égale six et trois fois dix égalent trente » en « trois fois douze égalent trente-six », et
- « dix fois deux égalent vingt et dix fois dix égalent cent », en « dix fois douze égalent cent vingt » :
centaines | dizaines | unités |
③ | ⑥ | |
① | ② |
qui ramène à la multiplication posée :
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