Trois nouveaux contes mathématiques

dimanche 9 septembre 2012
par  Nathalie AH-PINE , Nathalie ROZÉ

Cette année 2011-2012, nous avons reconduit l’expérience d’écriture de contes mathématiques avec une nouvelle classe de sixième.
Nous avons conservé le profil de la classe (hétérogène en établissement ECLAIR) et nous avons reconduit l’heure de français-maths hebdomadaire.
En revanche nous avons changé les problèmes mathématiques.

Les énoncés des problèmes

L’héritage
Les cinq carrés
Agathe, les cocos et les ânes

Le dispositif pédagogique mis en place

Autre différence cette année, nous ne sommes pas allées au CALE (Centre Académique de Lecture et d’Écriture). Nous avions envie de prendre plus de temps pour l’écriture.

Le premier trimestre a donc été essentiellement consacré à la résolution de problèmes. Les élèves commençaient par des narrations de recherche pour chacun des trois problèmes.

La première période s’est terminée par une intervention de Roland Germser en théâtre pour des exercices d’expression corporelle et de mime.

Nous avons repris en février avec des sorties pédagogiques (Saint-Pierre Lontan et le musée Varlop Galer à Petite-Île, sur des objets et la vie de la Réunion Lontan) afin que les enfants enrichissent leur vocabulaire et trouvent des idées de lieux et de personnages pour écrire leurs contes. Puis nous les avons répartis en trois groupes. Chaque groupe a alors réfléchi et élaboré la trame d’un conte autour d’un problème mathématique.

L’écriture est donc à plusieurs mains, chaque élève a rédigé une partie de la trame, ce qui nous a permis de différencier le travail en fonction des possibilités de chacun.

Après le travail d’écriture, nous avons en fin d’année, toujours avec Roland Germser, mis chaque conte en film.

Les contes des élèves


Le partage de Matthias


Le partage de Matthias

Il était une fois un jeune homme qui s’appelait Matthias. Il avait 22 ans, il était brun, avait des cheveux noirs et des yeux marron. Il était mince et il avait la peau noire.

Les parents de Matthias avaient un terrain, grand, avec 7 maisons. Matthias fréquentait une jolie jeune fille qui s’appelait Élisa, et avec qui il souhaitait se mettre en ménage. Aussi il décida de demander à sa maman de lui donner une des 7 maisons :
— Maman, j’ai quelque chose d’important à te demander. Je voudrais épouser Élisa. Est-ce que tu accepterais de me donner une maison ?
— Je suis d’accord, répondit sa maman. Mais il faut faire une réunion de famille pour demander l’avis de tes frères.
— Maman, j’ai besoin d’une case pour demander Élisa en mariage, supplia Matthias.
— Oui, je comprends, mais, mon fils, tes frères ne veulent pas partager car chacun veut le terrain pour lui tout seul. Il faudrait partager les 7 maisons et séparer les terrains en 7 pour que vous ayez tous une case pour vivre dedans !
— Comment vais-je faire pour les convaincre ? demanda Matthias.
— Ce ne sera pas facile, tu le sais bien.

Matthias s’en alla en soupirant, désespéré. Sa maman le regarda se diriger vers un petit pied de coco. A l’ombre il s’assit et réfléchit.
— Si seulement je pouvais convaincre mes frères ! Mais comment faire ?
Il alla dans le champ. Il se disait :
— Ah ! si je l’avais partagé avant, peut-être que maintenant je serais marié avec Élisa et que nous aurions des enfants à l’heure qu’il est...
Il avait déjà essayé de parler avec un de ses frères mais ça s’était mal passé. Au début, la conversation était calme puis tout avait dégénéré. Son frère voulait la plus grosse part du terrain.

Matthias était dans le jardin d’orchidées, de tulipes, de roses et de coquelicots et il réfléchissait toujours. Il se rappela les paroles de sa mère :
— Oui, je te l’ai dit, tes frères sont un peu capricieux...
Matthias se rappela alors l’idée de sa mère, et il se dit qu’il allait partager le terrain lui même. Il alla voir le terrain et observa que celui-ci avait la forme d’un trapèze.

— Décidément, ce ne sera pas facile de le partager sans faire de jaloux, soupira Matthias.
Puis il se redressa et dit à voix haute :
— Mais oui, voilà ce que je dois faire ! Je veux que chacun ait un morceau de terrain sans que personne ne soit jaloux. Je vais essayer de découper le terrain avec des parcelles qui ont la même forme, la même aire, et qui ont chacune une maison... comme ça tout le monde sera content !!!

Il partit chercher Élisa pour lui expliquer son projet et lui demander de l’aide.
— Élisa, prenons de la ficelle et des pieux, nous allons marquer les parcelles.
Élisa aida Matthias à entourer chacune des maisons. Une heure plus tard, les parcelles étaient délimitées. Ravi, Matthias dit à Élisa :
— Voilà, toutes les maisons sont entourées !
— Oui, mais il y a des parcelles de terrain qui ne sont pas partagées !
— Mais si ! Il y a bien 7 parcelles, avec une maison sur chaque parcelle, insista Matthias.
— Non, regarde tout ce terrain qui n’est pour personne. Nous avons fait le tour des maisons mais nous n’avons pas partagé tout le terrain.
— Oh ! tu as raison, répondit Matthias découragé.

Le héros décida d’aller voir son ami Alexandre. Il lui demanda de l’aide. Alexandre lui dit :
— Et si tu dessinais un quadrillage sur ton plan ?
— Je vais essayer, on verra ce que ça donne.
Matthias dessina un quadrillage sur son plan.

Il y avait 39 carreaux entiers et 6 demi carreaux, cela faisait 42 carreaux entiers en tout. Alors Alexandre lui fit remarquer que maintenant il restait à partager les 42 carreaux en 7. Élisa dit :
— Mais, partager c’est diviser, et si on divise 42 par 7 on trouve 6 carreaux pour chaque parcelle !
Matthias était heureux. Il décida de repartir sur le terrain avec ses ficelles et ses pieux.
— Je vais faire 7 rectangles de 6 carreaux chacun.

Mais Matthias avait oublié qu’il y avait une diagonale à la droite du terrain. Impossible de faire des parcelles rectangulaires. Il s’énerva tout seul et fit les cent pas. Il cria en regardant le ciel :
— Comment vais-je faire ?
Il était en train de réfléchir quand un pétrel apparut et lui demanda :
— Tu fais quoi ?
— Je suis en train de chercher une idée pour séparer le terrain de mes parents de façon équitable.
— Mais pourquoi ?
— Pour avoir un morceau de terrain avec une maison, pour me marier ! expliqua Matthias. Le problème c’est qu’avec la diagonale au bout du terrain, je ne sais pas comment faire !
— Pourquoi tu ne te sers pas de la diagonale ?
— Mais comment ?
— Réfléchis, Mathias. Et si toutes les parcelles étaient aussi des trapèzes comme le terrain...

Matthias reprit son plan. Il traça des trapèzes de 5 carreaux entiers, et 2 demi carreaux : ça correspondait à 6 carreaux.

— Youpi !! J’ai réussi à partagé mon terrain en emboîtant les 7 trapèzes les uns dans les autres. Ils ne sont pas tous dans le même sens mais c’est pas grave. Ce qui compte c’est que personne ne soit jaloux. Grâce au pétrel, je suis le meilleur !
Matthias courut à travers les champs de canne pour prévenir Élisa. Il pensait :
— Maintenant que j’ai un terrain et une maison, on pourra se marier ensemble.
Arrivé près de chez les parents d’Élisa, il cria :
— Élisa ! Élisa !
— Oui, qu’est-ce que tu veux ? répondit Élisa.
— J’ai réussi à partager le terrain ! Un pétrel m’a aidé, il fallait faire des trapèzes, pas des rectangles ! Oh, Élisa c’est super !
— Oui c’est super !
— Élisa je dois te dire quelque chose, continua Matthias.
— Oui, c’est quoi ?
— Veux-tu me prendre pour époux ?
Élisa était tellement étonnée...
— Mais... mais… bien sûr que je veux t’épouser ! Je suis très contente que tu me demandes en mariage !
Élisa était tellement contente qu’elle embrassa Matthias.

Et le lendemain matin ils partirent en ville pour acheter leur linge de mariage. Le jour du mariage il faisait très beau, il y avait plein d’invités. Ils fêtèrent tous les mariés, dansèrent, mangèrent, surtout le gâteau au chocolat, et burent.
Ils vécurent heureux et eurent quatre enfants, deux filles et deux garçons. Leur maison était de couleur bleue et blanche à l’intérieur et très grande, comme un château. Dans le jardin il y avait un pied mangue, un pied coco et un pied banane.

Damien et le musée abandonné


Damien et le musée abandonné

Damien était un jeune homme de 21 ans, grand, mince et musclé. Il avait la peau et les cheveux noirs, et les yeux marron. Damien était sérieux dans son travail, mais il savait aussi faire la fête, rigoler et jouer au foot. Il aimait aider les autres.

Il s’y connaissait en parfums, car auparavant il travaillait dans une parfumerie, mais il avait perdu son travail. Maintenant il était au chômage. Sa case en bois sous tôle se situait à Saint-Pierre, près de la rivière d’Abord. Il y vivait avec sa femme Ingrid.

Un jour qu’il passait devant le « Ti Musée Lontan », il s’arrêta et se dit :
— Ce musée est bien vieux : la pancarte est penchée et les murs s’effritent. Il faudrait le rénover…

En effet, le musée était tellement vieux que personne ne venait le visiter. Il appartenait à la mairie. C’était un petit musée qui contenait juste cinq petites pièces.

Damien s’assit devant le musée. Monsieur le maire passa à ce moment-là. Perdu dans ses pensées, il se disait qu’il aimerait trouver un homme capable de déplacer 3 murs du musée pour faire 4 pièces au lieu de 5. C’est alors qu’il vit Damien. Le maire s’approcha pour lui parler :
— Bonjour jeune homme, ça va bien ?
— Oui, merci, et vous Monsieur le maire ?
— Oui, ça va bien merci. Comment t’appelles-tu ?
— Damien, pourquoi ?
— Et tu as quel âge ?
— 21 ans.
— Tu as un travail ?
— Non. Mais je m’y connais très bien en parfums.
— Et si je te dis que j’ai un petit travail pour toi, tu voudras bien le faire ?
— De quoi s’agit-il ?
— Il s’agit de déplacer 3 murs en paille de cannes.
— Le travail a l’air facile, répondit Damien.
— Mais ce n’est pas si facile : tu vois, le musée n’attire plus beaucoup de personnes. Et j’ai décidé de le refaire. Mais je veux déplacer juste 3 murs, pour faire 4 pièces au lieu de 5 pièces.
— Oui, je vais accepter ce travail car je suis capable de faire ça.
— Alors je t’engage. Si je veux refaire le musée exactement comme je te l’ai expliqué, c’est parce que, dans la 4è pièce, tu pourras fabriquer des parfums. Le premier parfum que tu feras, tu l’offriras à la personne de ton choix. Et cette personne baignera dans le bonheur à jamais, et toi aussi.
— Lé bel ! Bon, au travail, dit Damien en se levant.
Et Damien eut une bonne idée.
— Je vais visiter le musée, et faire un plan du musée pour numéroter les pièces et mieux comprendre le problème.

Plan initial du musée

Damien était motivé. Comme il y avait 5 pièces et qu’il en fallait 4, il décida d’enlever les 3 murs extérieurs de la pièce N°1. Damien était content parce qu’il était déjà prêt à enlever trois murs ! Mais le maire s’approcha à ce moment-là et lui rappela :
— Attention, il ne s’agit pas d’enlever les murs mais de les déplacer !
Damien réfléchit :
— Ah ! c’est vrai, j’ai peut-être plus de travail que je ne le pensais ….merci Monsieur le maire.
Et Damien se remit au travail. Il cherchait la solution mais n’avait aucune idée.
Tout à coup il se dit :
— Ah ! ben oui, mon cousin est bon en mathématiques !
Damien alla chez son cousin William.
— Bonjour cousin, est-ce que tu pourrais m’aider à déplacer des murs ?
William, surpris, lui demanda :
— Déplacer des murs ? De quoi parles-tu ?
— Mais oui, les murs du musée !
Damien expliqua alors à William la proposition du maire.
— Oui, je vais venir essayer, mais je ne te promets rien.
Quand ils furent arrivés sur place, William se tourna vers Damien et lui dit :
— Franchement, Damien, tu es sur un boulot impossible !
William voulait mélanger tous les murs.
— Et si on déplaçait ces quatre murs comme ça ? proposa William en faisant des flèches sur le schéma de Damien.
William, en bougeant 4 murs, avait obtenu 4 carrés côte à côte.
— Non, non, non ! s’emporta Damien, il faut seulement en déplacer 3. Ta solution ne va pas. Je dois absolument écouter les recommandations du maire si je veux réussir. Je vais chercher mon père, il pourra peut-être nous aider.

Damien repartit chercher son père. Il lui expliqua le problème en chemin. Arrivés au musée, les trois hommes se remirent à réfléchir ensemble. Puis Damien dit à son père de faire une pause parce qu’il était midi. Tous les trois allèrent manger, et quand ils eurent fini leur cari, ils retournèrent travailler.

Le père de Damien lui expliqua gentiment :
— Bon, dans une pièce il y a 4 murs. Là, on a 16 murs qui servent à faire 5 pièces. Normalement, 16 murs doivent faire 4 pièces.
— Avec 5 pièces, le même mur sert pour 2 pièces. Mais si on a 16 murs et 4 pièces, alors un mur ne doit servir que pour une seule pièce ! s’exclama Damien. Donc les pièces ne doivent pas se toucher !
— Ça même ! Donc, il faut casser les pièces numéro 2 et numéro 4 : ce sont les 2 pièces qui touchent les autres pièces. Il faut leur enlever 3 murs, et construire une autre pièce qui ne touche pas celles qui existent, dit son père.
— Si j’ai tout compris, dit Damien, nous pouvons déplacer les deux murs extérieurs de la pièce numéro 2 et un mur extérieur de la pièce n° 4 pour construire une nouvelle pièce, à côté de la pièce n° 4. Voilà, comme ça :

Plan final du musée

— Tout à fait ! Je pense qu’il faudrait déclouer les trois murs extérieurs.

Damien se mit au travail sérieusement, avec l’aide de son cousin et de son père. Il déplaça les 2 cloisons extérieures de la pièce n°2 et les fixa à l’extérieur de la pièce N°4. Il termina sa construction avec la cloison de la pièce n°4 qui ne servait plus.

Le musée avait maintenant 4 pièces. Damien fit un toit de tôle et travailla jour et nuit pour mettre à neuf le musée, repeindre les murs et fixer du goni. Enfin il s’installa dans la 4e pièce, la plus importante pour lui, la nouvelle pièce qu’il avait construite. Il aménagea l’intérieur pour pouvoir fabriquer ses parfums. Il mit des étagères pour ses huiles essentielles et ses flacons, et installa un alambic.

Le musée devait rouvrir une semaine plus tard. Damien se dépêcha donc de créer un premier parfum, qu’il rêvait d’offrir à Ingrid, sa femme. Il était heureux en pensant au bonheur qu’il allait lui donner, et aux enfants qu’ils auraient ensemble.

Valentin et le filet magique


Valentin et le filet magique

Il s’appelait Valentin, il avait 18 ans, il était pêcheur et il avait un vanne pour pêcher des bichiques.

Il vivait dans une petite case en tôle, au bout d’un petit chemin fabriqué avec des roches volcaniques. Les murs de la case étaient en feuilles de palmier séchées. Valentin avait posé de la paille de canne sèche à l’entrée pour avoir de l’ombre. Près de la cheminée, à l’intérieur, Valentin avait une calebasse à sel et une calebasse amer. Sa table, en bois de tamarin, reposait sur des tréteaux et autour se trouvaient des petits tabourets, eux aussi en bois de tamarin. Valentin avait un petit chien qui s’appelait Tiblou.

Valentin était un pauvre pêcheur, il voulait devenir riche mais il ne savait pas comment faire. Il pouvait compter sur son frère Sébastien. Et Sébastien pouvait compter sur son copain Mickaël.

Un matin, Valentin se rendit au port pour préparer ses filets. Le port était rempli de pêcheurs, de poissonniers et aussi de clients. Les pêcheurs préparaient leurs filets de pêche et leurs bateaux pour la prochaine journée en mer.

Après avoir réparé ses filets, Valentin partit se détendre sur la plage. Un vieux monsieur vint vers lui et commença à lui parler :
— Bonjour, ça va ?
— Oui, et vous ? répondit Valentin.
— Ça va bien, merci. Es-tu pêcheur, toi aussi ?
— Oui, je suis pêcheur, mais c’est difficile.
— Ah bon ?
— Oui, je suis pauvre, et j’aimerais gagner de l’argent. Le travail est fatigant et il n’y a pas toujours assez de poissons.
— J’ai une proposition à te faire : je peux te donner un filet de pêche magique pour pêcher beaucoup, beaucoup plus de poissons. Mais ne le dis à personne.
— Vraiment ? Je peux avoir ce filet ?
— Oui, mais il y a une condition : tu dois faire une livraison pour moi, avant le lever du soleil. Si tu réussis, alors demain à la même heure, ici même, je te donnerai mon filet magique.
— D’accord.
— Tu dois livrer 9 colis de poissons, chacun pesant 1 kg, 2 kg, 3 kg, 4 kg, 5 kg, 6 kg, 7 kg, 8 kg et 9 kg, avec 3 barques. Chaque barque, contenant le même nombre de colis et le même poids, devra atteindre un quartier différent : Terre-Sainte, Grand-Bois et Pierrefonds. Ah oui ! le colis le plus lourd et colis le plus léger ne doivent pas être sur la même barque, car ça risquerait de la déséquilibrer et de la faire couler.
— Je vais réfléchir. A demain !

Valentin décida aussitôt d’aller demander de l’aide à son frère et à un camarade pour l’aider à préparer les colis et résoudre son problème.
— Bonjour Sébastien, tu aurais une barque à me prêter ? demanda-t-il.
— Oui, grand frère, elle est accrochée au bord de la rivière d’Abord. Tu peux la prendre si tu veux.
— Merci Sébastien. Et tu peux venir m’aider à aller chercher une barque chez Mickaël ? Je dois répartir 9 colis de poissons sur trois barques, je peux compter sur toi ?
— Oui, bien sûr Valentin.
Puis ils allèrent chez leur camarade Mickaël.
— Bonjour Mickaël, tu pourrais me prêter ta barque et me donner un coup de main ?
— Bien sûr camarade, que faut-il faire ?
Valentin expliqua le problème à son frère et son camarade. Mickaël, le plus intelligent de tous, leur donna une idée :
— Pour répartir les 9 colis dans les 3 barques, il faut diviser 9 par 3, pour que les trois barques aient le même compte de colis !
— Bien sûr ! répondit Sébastien.
Ils allèrent pêcher du poisson tous les trois, et ils en ramenèrent 52 kg ! Ils préparèrent les 9 colis de poissons, en faisant bien attention à respecter le poids de chacun. Puis ils commencèrent à partager les colis en 3 tas de 3... mais Valentin s’écria :
— Eh ! ce n’est pas si simple ! Les trois barques doivent porter le même poids !

Au soleil couchant, sur le port, Valentin, Sébastien et Mickaël étaient toujours en train de réfléchir pour répartir les colis sur chaque barque, et Mickaël dit à Valentin :
— Tu devrais te reposer, il est tard. Je rentre chez moi avec Sébastien et tu devrais faire comme nous.
— Non, je ne partirai pas tant que je ne trouverai pas le problème.
Et Michael s’en alla chez lui avec Sébastien. Quelques instants plus tard, la nuit était tombée sur le port. Soudain, Valentin vit une jeune fille se diriger vers lui :
— Bonsoir, c’est toi Valentin ?
— Oui, et toi comment tu t’appelles ?
— Je m’appelle Amélia, on m’a dit que tu avais un problème à résoudre, je veux bien t’aider, mais cela doit rester entre nous.
— Promis ! Merci de venir m’aider, il faut que je trouve comment répartir les 9 colis dans chaque barque.
— Et Valentin lui expliqua le problème, et lui dit qu’ils avaient compris qu’il fallait mettre 3 colis dans chaque barque, mais qu’il ne savait toujours pas lesquels.
— Bien, commençons maintenant. Alors, quel poids doit-on mettre sur chaque barque ? dit Amélia.
— Essayons, répondit Valentin. On doit d’abord calculer le poids total des 9 colis ! 1 kg + 2 kg + 3 kg + 4 kg + 5 kg +6 kg + 7 kg + 8 kg + 9 kg, ça fait… 45 kg !
— Oui ! Et après, comme il y a 3 barques, on divise 45 kg par 3, ça fait 15. Donc il faudra mettre 15 kg dans chaque barque ! dit Amélia toute contente.

Mickaël et Sébastien étaient revenus aider Valentin, après s’être reposés. Valentin leur présenta Amélia. Ils savaient maintenant que chaque barque devait avoir 3 colis de 15 kg. Mais comment faire ?
Sébastien dit :
— Et si on mettait le colis de 9 kg avec celui de 8 kg ?
Valentin répondit :
— Les colis de 8 kg et 9 kg ne doivent pas être ensemble, sinon ce sera trop lourd sur la barque ! Ça fait 17 kg !... Et si on mettait le colis de 1 kg avec celui de 9 kg ? Ça fera 10 kg… plus celui de 5 kg, ça fait 15 kg !
Mickaël s’écria :
— Oui, ça marche !!
Et si on mettait les colis de 2 kg et de 7 kg ensemble, ça fera 9 kg… et avec celui de 4 kg… ce n’est pas bon ? demanda Sébastien.
— Non, répondit Valentin, ça fait 13 kg.
— Et si on mettait le colis de 3 kg avec... euh... le colis de 4 kg, et celui de 8 kg ? dit Mickaël.
Valentin, qui était très concentré dans son calcul, dit :
— Oui là c’est bon !
— Et voilà pour la deuxième barque ! Il ne manque plus que la troisième barque, s’exclama Amélia.
Mickaël dit alors :
— Et il nous reste le colis de 2 kg, celui de 7 kg et le colis de 6 kg. Ça fait 15 kg, ça marche !
Mais Amélia intervint :
— Attention ! On a oublié quelque chose ! Le colis le plus lourd ne doit pas être avec le plus léger, sinon la barque coulera...
— Té ! dit Valentin. Il faut recommencer.
— Non ! répondit Mickaël. On peut échanger les colis de 1 kg et de 2 kg. Et puis aussi ceux de 5 kg et de 4 kg...
— Attends, je reprends, dit Valentin. On met ensemble les colis de 2 kg, de 4 kg et de 9 kg.
— Oui, c’est bon ! dit Sébastien.
— Et puis les colis de 1 kg, de 8 kg et de 6 kg, continua Valentin.
— Et enfin les colis de 3 kg, 5 kg et 7 kg dans la troisième barque, dit Mickaël.
— Ouf, dit Amélia, on a fini, il ne manque plus qu’à aller les livrer.
— Ouf ! Na raller po trouve lo calcule !!! s’écria Valentin, heureux.

Valentin, Mickaël, Sébastien et Amélia chargèrent les colis dans les trois barques. Valentin partit livrer Monsieur Payet à Terre-Sainte, un très vieux monsieur de 95 ans, qui ne pouvait plus se déplacer en raison de son grand âge. M. Payet aimait le poisson frais, il était content que Valentin lui rapporte du bon poisson bien frais.

Pendant ce temps, Mickaël dirigeait sa barque vers Grand-Bois pour livrer la famille Hoareau, qui avait six enfants et onze petits-enfants.

Sébastien, lui partit en direction de Pierrefonds pour livrer un vieux copain de Valentin, Loïc, qui lui aussi adorait manger le poisson frais de Valentin.

Après les livraisons, Valentin retourna sur la plage à l’endroit du rendez-vous avec le vieux monsieur. Son chien Tiblou l’accompagnait. Il ne vit pas le vieux monsieur, mais Amélia se trouvait là ! Tiblou courut vers la jeune fille et se mit à aboyer. La jeune fille lui dit de se taire. Elle ramena le chien à Valentin et elle lui dit :
— Viens chez moi, parce que j’ai une surprise pour toi !
— Quoi ? Tu as une surprise pour moi ?
Quand ils arrivèrent chez elle, elle lui dit :
Le cadeau est dans ce goni.
Valentin trouva un filet de pêche dans le goni.
— Avec ça, tu peux pêcher 120 kg de poissons d’un seul coup ! dit Amélia. Grâce à ça, tu peux devenir riche !
Amélia apprit à Valentin qu’elle était en fait la fille du vieux monsieur, et qu’elle avait eu envie de lui venir en aide quand elle avait vu, de loin, que son père parlait avec lui. Elle savait ce qu’il lui proposait...

Plus tard, Valentin invita Amélia à un pique-nique sur la plage. Ils échangèrent un baiser. Amélia et Valentin se rendirent visite tous les jours à 7 heures sur la plage. C’est comme ça qu’ils tombèrent fous amoureux. Ils se marièrent et ils firent une grande fête sur la plage parce que Valentin adorait la mer. Ils invitèrent Sébastien et Mickaël, avec qui ils partageaient tous les jours les poissons pêchés grâce au filet magique. Ils étaient riches maintenant !

Neuf mois après leur mariage, Valentin et Amélia eurent un enfant. C’était un garçon qu’ils appelèrent Alexandre. Ils vécurent heureux tous les trois ensemble !!!


Documents joints

PDF - 100.4 kio

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