Contes et énigmes mathématiques

Responsables de la rubrique

 Nathalie AH-PINE, professeur de mathématiques au collège Henri-Matisse (Saint-Pierre)
 Nathalie ROZÉ, professeur de lettres au collège Henri-Matisse (Saint-Pierre)

Contes mathématiques

Pendant l’année 2010-2011, nous avons fait produire à des élèves de sixième des contes mathématiques. L’idée était de faire lire aux élèves des récits créoles (d’auteurs créoles, dont le cadre est La Réunion ou bien qui s’appuient sur la culture réunionnaise) et de leur faire résoudre des problèmes en mathématiques. Dans un second temps les enfants ont à leur tour produit des contes en y insérant les problèmes mathématiques qu’ils avaient résolus.

Démarche pédagogique :

 En français : nos élèves ont découvert ou redécouvert les contes et légendes créoles puis s’en sont inspirés pour inventer et raconter un conte. Les histoires devaient se dérouler à La Réunion, dans leur environnement proche, faire intervenir la culture locale avec les artisans, la faune ou la flore de l’île.

 En mathématiques : en parallèle, les élèves ont résolu des problèmes mathématiques et les ont insérés dans leur conte, chaque résolution aidant le héros à avancer dans le conte. Pour chaque problème, l’élève a raconté sa démarche de résolution. Ces problèmes, ainsi que la production du conte ont été travaillés pendant une heure math-français incluse dans l’emploi du temps de la classe.

Énigmes policières mathématiques

Dans la continuité du travail entrepris en 2010-2011 (écriture et oralisation de contes mathématiques réunionnais), nous avons souhaité poursuivre notre projet français/maths dans l’écriture d’énigmes policières. Dans les contes, les élèves avaient mis le héros face à un problème mathématique, puis avaient raconté la démarche de résolution mise en œuvre par le héros. Les aides que celui-ci recevait étaient la mise en écrit des étapes du raisonnement des élèves. Ces aides provenaient de l’univers merveilleux du conte.

En 2011-2012, nous avons repris la démarche de résolution de problème, mais en faisant le parallèle avec la démarche d’investigation policière : comment faire d’un problème mathématique le ressort d’une intrigue policière ?
La narration d’énigmes policières est beaucoup moins familière aux élèves que les contes, elle met donc en jeu des compétences plus complexes relatives à la maîtrise de la langue française, à la lecture et l’écriture. Pas question ici de faire intervenir la magie !

Sans entrer dans l’exploration d’une méthode ou de pratiques scientifiques, nous avons voulu donner une extension plus large à notre projet : il se situerait toujours dans la culture créole, mais il engloberait aussi une partie de découverte professionnelle (comme la visite d’un commissariat, d’un tribunal, etc.), en lien avec le PDMF (Parcours de Découverte des Métiers et des Formations), ainsi que la description de paysages réunionnais faisant suite à des observations sur le terrain (avec la participation du collègue de SVT). Les histoires mêleraient des personnages s’exprimant en français, mais aussi en créole et en anglais (avec la participation de la collègue d’anglais).

D’autre part, les élèves verraient en quoi les mathématiques contribuent aux méthodes d’investigation (en recensant les domaines où les mathématiques interviennent directement) ; ils aborderaient aussi la logique et le raisonnement nécessaires à la résolution de l’énigme.

Dans le cadre du socle commun de connaissances et de compétences, nous avons renforcé le travail disciplinaire sur la démarche scientifique et de résolution de problèmes, ainsi que la maîtrise de la langue française. Nous avons donné plus de sens à nos enseignements en développant le travail inter- et trans-disciplinaire et en faisant des parallèles sur des attitudes travaillées à l’école, mais utiles en dehors du cadre scolaire.

Démarche pédagogique :

Chaque semaine nous avons fait une heure de « français/math ». Les élèves ont travaillé sur des énigmes et des jeux de logique. En parallèle, pendant les cours de :

  • français : les élèves ont travaillé sur des énigmes policières, en y intégrant la description de paysages (activités de lecture, écriture, langue, oral) ;
  • math : ils ont résolu des problèmes de logique, travaillé sur des déductogrammes, des démonstrations ;
  • SVT : ils ont étudié des paysages réunionnais ;
  • anglais : ils ont travaillé sur l’univers du roman policier.

Articles publiés dans cette rubrique

jeudi 25 août 2011
par  Nathalie AH-PINE , Nathalie ROZÉ

Conte mathématique 1 : Jacqueline et les deux pots

Il était une fois une vieille artisane qui s’appelait Jacqueline. Elle habitait dans une petite case créole bien entretenue. Le toit était recouvert de bardeaux et il y avait trois losanges sur la façade. Le losange du milieu est l’oeil protecteur de la maison. Un jour, Jacqueline mit sa capeline pour se protéger du soleil parce qu’il faisait très très chaud. Elle alla dans la forêt où il y avait plein de goyaviers, de tamariniers et de fougères. Jacqueline était venue dans la forêt pour chercher quelque chose de très précis : c’était le choca !

jeudi 25 août 2011
par  Nathalie AH-PINE , Nathalie ROZÉ

Conte mathématique 2 : Le problème de Monsieur Tétia

« Dan tan lontan », dans le petit village fleuri de l’Entre-Deux, vivait dans une petite case créole aux bardeaux et aux lambrequins, un bardottier qui se nommait M. Tétia. Il savait fabriquer des petites planches de bois appelées des bardeaux qui servaient à habiller les façades et les toits des maisons. Il était le seul du village à posséder ce savoir-faire.

jeudi 25 août 2011
par  Nathalie AH-PINE , Nathalie ROZÉ

Conte mathématique 3 : Zaphir et les cerises de café

Il y avait très longtemps, un jeune esclave qui s’appelait Zaphir. Il vivait dans le village de l’Entre-Deux. Le jeune garçon habitait dans un ajoupa, c’était une case dont le toit était fait en vétyver, et la façade en feuilles de latanier séchées.
Zaphir travaillait pour monsieur Lauret, un colon qui possédait une grande plantation de café. Tous les jours, il devait cueillir des cerises de café dans la caféière de son maître. Il était si épuisé qu’il en était malheureux.

dimanche 9 septembre 2012
par  Nathalie AH-PINE , Nathalie ROZÉ

Trois nouveaux contes mathématiques

Cette année 2011-2012, nous avons reconduit l’expérience d’écriture de contes mathématiques avec une nouvelle classe de sixième.
Nous avons conservé le profil de la classe (hétérogène en établissement ECLAIR) et nous avons reconduit l’heure de français-maths hebdomadaire.
En revanche nous avons changé les problèmes mathématiques.

dimanche 9 septembre 2012
par  Nathalie AH-PINE , Nathalie ROZÉ

Énigmes policières mathématiques

Dans la continuité du travail que nous avions entrepris avec une classe de 6e en 2010-2011 (écriture et mise en scène de « contes mathématiques » : voir nos articles sur ce site, accompagnés des contes écrits et des films réalisés), nous avons, au fil de l’année 2011-2012, mené un deuxième projet français-maths, ayant cette fois pour objet l’élaboration d’« énigmes policières mathématiques », en classe de 5e.

mardi 12 juillet 2011
par  Nathalie AH-PINE , Nathalie ROZÉ

Écriture de contes mathématiques

Compte rendu d’un atelier de contes mathématiques écrits par une classe de sixième du collège Henri-Matisse à Saint-Pierre de la Réunion.