Je viens de proposer à mes premières S une construction géométrique des solutions d’une équation du second degré.
Cette construction nous vient d’un capitaine du génie de l’armée autrichienne, Eduard Lill, qui publie en 1867 une construction des solutions d’une équation polynomiale de degré n. [1].
Je me suis inspirée d’un TP proposé par l’IREM de Strasbourg [2] dont voici l’énoncé :
La résolution graphique à l’aide de l’orthogone de Lill
Dans le repère orthonormé $(O, \vec{i}, \vec{j}) $, les points de la figure ont pour coordonnées :
$ A(1+a ; 0) $ $ B(0 ; b) $ $ C(1+a-c ; b) $ et $ P(0 ; \alpha) $
Coordonnées du point M
Le point M a pour coordonnées : $ M(1+a ;y_M) $ .
La droite (IP) a pour équation $ y = - \alpha x + \alpha $.
On calcule $y_M$ en écrivant que M appartient à la droite (IP).
Le point M a donc pour coordonnées : $ M(1+a ; - \alpha a )$
Coordonnées du point N
On exprime que la droite (MN) est perpendiculaire à (IP), puis que N a pour ordonnée b.
On trouve finalement que N a pour coordonnées $ N(1+\alpha^2 a + \alpha b + a ; b ) $
Lorsque N est en C, il suffit alors d’exprimer que les coordonnées de C et de N sont égales :
N est en C $ \Leftrightarrow 1+\alpha^2 a + \alpha b + a = 1+a - c $
d’où
N est en C $ \Leftrightarrow \alpha^2 a + \alpha b + c = 0 $,
c’est à dire si
$\alpha $ est solution de l’équation $ ax ^2+bx+c=0 $.
Construction
Quand N est en C, le triangle IMC est rectangle en M et donc le point M appartient au cercle C de diamètre [IC].
Conclusion
Le cercle C de diamètre [IC] coupe la droite (AB) en au plus deux points. Si M est l’un de ces points, la droite (IM) coupe l’axe des ordonnées en un point dont l’ordonnée est solution.
Le détail manuscrit des calculs faits en classe se trouve dans les images du portfolio (pages écrites avec le logiciel Xournal). [3]
On peut retrouver algébriquement la condition d’existence des solutions en écrivant que le cercle C de diamètre [IC] coupe la droite (AB) si et seulement si $d(\Omega, (AB))<= \frac{IC} { 2} $. Le détail du calcul se trouve ici.
Le calcul classique des solutions de l’équation du second degré
Le script de base de résolution d’une équation du second degré
L’algorithme

Avec Scratch

Avec AlgoBox

Avec la calculatrice TI-82

Ce code calculatrice peut être entré et testé sur la page TI-Editor de Texas Instrument.
L’interaction des deux dans une figure CarMetal
Faire un script javascript dans CarMetal pour afficher dans une console les solutions ne présente aucun avantage par rapport à l’utilisation de la TI-82 ou d’un autre logiciel de programmation. Par contre, si le calcul du script interagit avec la figure, cela devient nettement plus intéressant, surtout dans ce cas précis : la construction de l’orthogone de Lill fournit une construction des solutions et donc une lecture approchée des racines ; le script vient en complément confirmer cette lecture.
Cette figure est manipulable. Vous pouvez bouger les curseurs et le point P.
Manipulation de la figure :
– Modifier les valeurs de a, b et c à l’aide des curseurs prévus à cet effet.
– Lancer le script SecondDegre. Il fournit le calcul des racines.
– On peut retrouver géométriquement le résultat du calcul algébrique :

– Les exemples de l’énoncé.
- $a=8$ , $b=-2$ , $c= -3$
Le cercle de diamètre [IC] coupe la droite (AB) en deux points. L’équation $8x^2-2x-3=0$ a donc deux solutions. - $a=3$ , $b=-4$ , $c= 2$
Le cercle de diamètre [IC] ne coupe pas la droite (AB). L’équation $3x^2-4x+2=0$ n’a donc pas de solution. - $a=9$ , $b=-12$ , $c= 4$
Le cercle de diamètre [IC] est tangent à la droite (AB). L’équation $9x^2-12x+4=0$ a donc une racine double.
Détails sur les scripts :
Les scripts se rentrent via le menu Javascript -> Ouvrir l’éditeur de script.
Cette figure contient deux scripts :
– le script SecondDegre ci-dessous :

Il permet de modifier les valeurs des coefficients a, b et c par les curseurs. Il renvoie alors les solutions, lorsqu’elles existent.
– le script Fixerabc ci-dessous :

Il permet de fixer les valeurs de a, b et c en les entrant au clavier.
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