Notre jeunesse est en souffrance et nous en avons la responsabilité

lundi 12 janvier 2015
par  Jean-Marc BRESLAW

« Notre » jeunesse, car en refuser la paternité c’est déjà la condamner.

La radicalisation religieuse suit un processus auquel notre société n’est pas étrangère.

La spirale : petits larcins, deals à la sauvette, prison, endoctrinement, radicalisation, est largement alimentée par cette entreprise universelle consistant à créer le besoin là où il n’existait pas.

Il existe plusieurs paradoxes dans l’évolution de notre société qui déclenchent les inégalités, citons en deux fondamentaux :

  • Développer les outils de communication isole ceux qui ne les maîtrisent pas.
  • Responsabiliser les parents dans l’éducation des enfants isole les familles en difficulté.

Cette évolution ouvre des brèches dans la formation de notre jeunesse ; brèches dans lesquelles s’engouffrent aujourd’hui des virus bien plus dangereux que ceux qui ont toujours existé et que notre société sait contrôler comme la « petite délinquance » hors-la-loi, ou la « beauf-attitude » souvent ridiculisée.

Aujourd’hui, on fait le Jihad là où hier on faisait la baston au bal du village.

Cette horrible mutation est-elle irréversible ? Pouvons-nous la combattre ?

Le premier champ de bataille est l’éducation :

Certes on doit renforcer tous les domaines d’éducation, mais certainement pas de la façon dont on le fait depuis quelques décennies en renforçant les inégalités au nom d’une modernité artificielle.

Non, il faut retrouver l’école de Jules Ferry, tremplin de réussite égalitaire.

Il ne suffit pas d’offrir à tous les élèves d’une même tranche d’âge un cartable électronique si, dans certaines familles on passe des soirées à découvrir cet outil merveilleux, alors que dans d’autres il sert de plateau pour servir le café.

Il ne suffit pas de dire à sa classe d’utiliser Google pour préparer un exposé sur les briques crues si certains ramènent des informations sur la civilisation égyptienne quand d’autres énumèrent les grands millésimes du beaujolais et d’autres reviennent le cartable vide.

La prise en compte par l’école de ces TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) demande une formation des maîtres, autant initiale que continue, couplée avec une recherche conséquente à tous les niveaux.

Il est plus que temps qu’un véritable chantier voie le jour ; là est le prix de l’égalité !

Ceux qui croient que l’outil suffit à développer l’esprit sont les mêmes qui croient qu’une pomme qui tombe sur la tête suffit à faire découvrir l’attraction universelle.

Le second champ de bataille est épidémiologique :

Si virus il y a, le meilleur vaccin n’est-il pas de désactiver l’agent infectieux ?

Cabu lorsqu’il dessinait « mon beauf » protégeait les mosquées autant qu’un car de CRS.

Desproges l’avait bien averti : « On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde »

Soyons tous des Charlie.


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